A l’approche de la rentrée scolaire, je me remémore avec un petit sourire, le stress et la multitude de questions que je me posais, 3 ans plus tôt, à notre arrivée à Montréal, au moment d’aller inscrire ma fille à l’école. J’aurais bien eu besoin de conseils et surtout que l’on m’explique méthodologiquement ce qu’il fallait faire. Cela me décidait à partager avec vous mon retour d’expérience. Cela, et une conversation que j’ai eue ce week-end, avec une française installée ici depuis 18 ans, qui me disait, qu’elle appréciait de parler avec une française, car « je comprenais ce qu’elle ne comprenait pas ». C’est tellement ça !
Il y a 3 ans, donc, après les formalités du NAS que j’expédiais illico presto, MA priorité absolue fût d’aller trouver une école pour y inscrire mes enfants (ou inversement car sur le sujet, j’étais vraiment perdue). En fait, ma fille !
Car si j’arrivais avec 2 enfants, le plus grand entrait à l’université après son bac. Nous nous étions donc déjà occupés de ses inscriptions en cours d’année, dans plusieurs universités françaises et au Québec, selon le processus habituel auquel tout parent est confronté l’année du baccalauréat. Et les universités québécoises allant facilement courtiser les étudiants internationaux directement dans leur pays, nous avions rencontré en cours d’année en France, l’École Polytechnique de Montréal et l’Université Laval de Québec. Et là, franchement, si l’on renvoie les dossiers d’inscription avant la date butoir (le 1er mars si l’on est résident permanent comme nous), il n’y a aucune surprise, ni aucun problème particulier à surmonter.
Ce n’était pas, malheureusement le cas pour ma fille, que, pour des raisons personnelles, nous avions décidé de ne pas mettre dans l’une des 2 écoles du système français (Marie de France ou Stanislas) mais plutôt dans le système québécois. Elle venait alors de terminer sa 4ème ; je devais trouver un « collège », c’est-à-dire, ici une école secondaire.
Le système scolaire québécois
Rappelons-le, ici l’école (maternelle) commence à 5 ans !
Avant, ne cherchez pas d’école maternelle, sauf quartiers défavorisés, cela n’existe pas. Vous devrez les inscrire dans une garderie publique (appelée CPE – Centre de la Petite Enfance) ou dans le privé.
Dur ! Dur ! Pour les « petits » ayant déjà fait une année de « petite section » de maternelle, qui doivent retourner en garderie une année … Ils pourront intégrer la maternelle (qui n’est pas obligatoire et dure 1 an), l’année suivante, à 5 ans.
L’obligation de scolariser son enfant intervient lorsque l’enfant a 6 ans avant le 1er octobre. Là, il doit être inscrit dans une école Primaire. L’enseignement primaire dure 6 ans, comme en Belgique et contrairement à la France. Puis s’ensuivent les cours au secondaire qui durent 5 ans (l’équivalent de notre collège jusqu’à la fin de la 1ère) puis 2 ans de CEGEP.
Quelle classe ?
Ma première difficulté fût de savoir dans quel niveau je devais inscrire ma fille. Si je comparais avec le nombre d’année d’études validées, tel que le présentait le tableau sur le site de Pvtistes.net (et confirmé par le Consulat), je devrais l’inscrire en secondaire 4. Mais je trouvais également de nombreux tableaux m’indiquant que je devrais plutôt l’inscrire en secondaire 3. 1ers troubles, auxquels je ne trouvais pas de réponse précise … Je me rends compte maintenant que ce n’était pas le nombre d’année d’études ou le niveau atteint qui comptent, mais à quel moment du processus d’apprentissage, on inscrit son enfant dans le système québécois. Car les méthodes sont tellement différentes, qu’il faut un certain temps d’adaptation. Mais revenons à nos moutons, je m’expliquerai plus tard.
Anglais ou français ?
Quitte à être à l’étranger, je m’interrogeais sur l’opportunité du choix d’une école anglophone. Cela pouvait être le fun, bien qu’elle soit un peu grande (14 ans), qu’elle apprenne l’anglais en immersion totale, durant sa scolarité …
L’idée fut abandonnée aussi vite qu’elle était apparue lorsque j’apprenais qu’en tant que résident permanent, j’étais soumise aux mêmes lois que les canadiens (et les demandeurs d’asile), à la fameuse Loi 101, sur la Charte de la langue française. Impossible donc d’inscrire ma fille dans une école anglophone.
Tout cela à cause de mon visa ? Cela me semblait dingue, quand même !!! Imaginez qu’un anglais arrive au Québec en tant que résident permanent, il est obligé d’inscrire ses enfants dans une école francophone … ??? Incroyable !
Encore mieux … J’apprenais qu’un résident temporaire dont les enfants sont inscrits dans une école anglophone, s’il devient résident permanent, doit les inscrire dans une école francophone. A considérer donc, si l’objectif est de demander sa RP !
Une amie québécoise, farouche défenseur de la francophonie, avec qui je partageais mes réflexions, me confiait ceci :
… nous sommes une enclave francophone dans une mer anglophone et donc très fragiles.
Cette partie de l’histoire du Canada pourrait t’apprendre le pourquoi de la loi 63, puis de la loi 101. Voici un extrait :
En 1967, le Rapport du Comité interministériel sur l’enseignement des langues aux Néo-Canadiens révélait que «la communauté franco-québécoise n’avait pratiquement aucun pouvoir assimilateur» auprès des immigrants venant s’installer sur son territoire. Entre 1946 et 1966, le Québec avait accueilli environ 500 000 immigrants; de ce nombre, 50 000 étaient francophones. Or, les immigrants optaient dans une proportion de 90 % pour la langue dominante, l’anglais. Les immigrants contribuaient ainsi à l’anglicisation du Québec …
Quelle école ?
Il faut savoir que vous ne pouvez plus inscrire vos enfants où vous le souhaitez dans le système public, sauf si vous arrivez en janvier ! Le choix de l’école dépendra du quartier où vous habitez.
Il existe 3 Commissions scolaires francophones (et 2 anglophones) à Montréal qui se partagent le territoire de l’île. En fonction du lieu où vous habiterez, vous dépendrez de l’une ou de l’autre. Mais en gros, la Commission Scolaire de Montréal (CSDM) gère le centre ville, la Commission Scolaire Marguerite Bourgeoys (CSMB) gère les écoles d’Outremont, Mont-Royal, Saint-Laurent et de l’Ouest de l’île et enfin la Commission Scolaire de la Pointe-de-lÎle (CSPI) s’occupe de toutes les écoles du Nord de l’île.
En fonction de votre pays d’origine et de votre statut de résidence, vous aurez (ou pas) à passer par les Commissions scolaires. En effet, leur rôle est de vous diriger dans la bonne institution, afin de trouver à votre enfant une école adaptée à son niveau de français.
France – Belgique – Suisse : le trio gagnant
Dans ce cas, les résidents permanents français, belges et suisses sont chanceux. Ils peuvent s’inscrire directement auprès de l’école de leur quartier, qu’ils trouveront sur le site de leur commission scolaire, en fonction de leur code postal (onglet primaire/secondaire-trouver une école). Inutile de vous dire donc que le choix de votre quartier est primordial, surtout lorsque l’on a eu connaissance du très controversé classement de l’institut fraser … dont tous les parents tiennent compte.
A ce stade, l’inscription est simplissime : outre les documents légaux d’identification, tels que certificats de naissance ou autre, vous n’avez même pas besoin du bail, mais d’une simple facture à votre adresse.
Les résidents temporaires tant qu’à eux, devront passer par la case commission scolaire. Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien … Ils veulent apparemment rencontrer votre enfant avant de l’inscrire dans une école.
Pour prendre rv, je vous conseille vivement le mail à accueil@csdm.qc.ca (si vous dépendez de la CSDM), la boîte vocale du numéro de téléphone dédié (514-596-6084) étant souvent pleine.
Les autres immigrants francophones
Pour tous les autres parents issus des pays de la francophonie, le français n’étant pas systématiquement la langue maternelle, une évaluation est demandée. Il faut donc impérativement prendre un RV avec la commission scolaire avec votre enfant, pour qu’un agent puisse juger de son niveau de français.
Ce test se déroule en petit groupe. En fonction des résultats, si votre enfant parle correctement le français, il pourra intégrer l’école de son quartier. Dans le cas contraire, il ira dans une classe d’accueil pour francisation. Rassurez-vous, tous les quartiers bénéficient de classe d’accueil, même si ce n’est pas le cas de toutes les écoles. Votre enfant devra peut-être changer d’école, une fois que son français aura atteint un niveau lui permettant de suivre des cours avec d’autres francophones.
Les non francophones
Dans ce cas, il suffit de prendre RV avec votre commission scolaire en leur indiquant que vos enfants ne parlent pas du tout français. Elle vous orientera directement vers les classes d’accueil de votre quartier.
Retour d’expérience
La partie ci-dessous, « moins technique » illustre les 2 années qui ont suivi par notre cas personnel. Mais si je le partage avec vous, c’est que je pense que cela peut servir d’exemple à beaucoup d’entre vous. Si cela ne vous intéresse pas, ne vous gênez pas pour la « sauter » …
Je ne regrette absolument pas notre choix d’avoir mis notre fille Claire dans le système québécois. Grâce à ce système et les enseignants qu’elle a rencontrés, elle s’est réconciliée avec les études. Elle qui, dyslexique (et j’en passe), avait été brisée par l’école française, souffrait quotidiennement de la charge de travail, des réflexions désobligeantes et du regard des professeurs, s’en est trouvée transformée. Ce fût une véritable réussite. Elle est épanouie, travaille toute seule, a une moyenne qui tourne autour de 15-16, et des projets d’avenir universitaire (on m’avait dit : « votre fille ne fera jamais d’études …). Bref, on a tous le sourire (enfin!) après tant d’années de souffrance. Mais … cela ne fût pas facile et un gros problème se pose à nous actuellement.
Comme je vous le disais tout à l’heure, je ne savais pas dans quelle classe l’inscrire. Mon école de quartier (que je ne nommerai pas car ce fût catastrophique) voulait lui faire intégrer la secondaire 3 en se basant sur son âge. J’insistais, tableau comparatif à l’appui et je finissais par les convaincre de bien vouloir la prendre en secondaire 4. Ayant reçu jusqu’à présent un enseignement à l’étranger, on optait pour le programme international, qui était « enrichi » et où se trouvaient les meilleurs élèves. Elle était ravie.
Au bout d’un mois et suite à la 1ère interro de math (où elle avait eu un 4%), elle nous apprend qu’on l’a « changée de classe » et « passée en régulier » sans nous prévenir … Grosse colère, par principe !!! Et là, cela n’avait plus rien à voir : elle était passée d’une classe « normale » (selon notre modèle européen) à une classe où l’ordre et le respect des plus élémentaires n’existaient plus : élèves qui insultaient les prof, bordel en classe, bruit infernal en cours … Le choc ! J’avais l’impression qu’elle se retrouvait dans les salles de classe que l’on voyait dans les films américains. On se rendait compte que, au sein même des établissements, le choix du programme pouvait tout changer dans les chances de réussite de son enfant. Je commençais à regretter amèrement l’école française.
Prise de rv immédiate avec l’administration, pour clarifier la situation et essayer de trouver une solution. Après de âpres discussions, un compromis fut accepté et elle intégrait le programme international … en secondaire 3. Ils avaient fini par avoir ce qu’ils voulaient.
Cela ne fût pas gagné pour autant. Si j’avais eu sans aucune difficulté (Alléluia!), la mise en place d’un plan d’intervention pour un 1/3 temps pour ses examens, celui-ci n’était pas respecté. Et mes demandes de rendez-vous restaient lettre morte. J’avais le sentiment d’un manque de respect total envers les parents et d’un « je-m’en-foutisme » hallucinant. Le parent québécois ne doit pas être aussi impliqué que le français et je suppose que l’administration ne doit pas être habituée à « gérer » des parents présents, pensais-je (à tort ?). Face à cette situation et à mon désarroi, mes collègues québécois m’expliquaient qu’en général, au secondaire, ils choisissaient le système privé. Ma décision fût prise lorsque je m’apercevais que l’école choisie était l’avant dernière de tout le Québec, au classement Fraser. Pas de chance !!!
Le système privé
Armée du fameux classement, je magasinais donc les différentes écoles privées. Nous étions au mois de mai et je constatais rapidement que toutes les inscriptions pour la rentrée s’étaient déjà jouées depuis plusieurs mois. Les inscriptions dans le « privé » se faisant sur concours en octobre … A vrai dire, c’était peut-être une chance … ??? Mais vue les résultats scolaires de l’année, ce n’était pas gagné.
Heureusement je n’étais plus en France et je réussis très facilement à avoir des rendez-vous. Avec tout son dossier médical en main, et la tripotée de tests qu’elle avait passés, j’eus à faire à des personnes TRÈS compréhensives. Malheureusement il fallait faire avec les places qu’il restait en secondaire 4, ce qui élimina pas mal de collèges. Les plus élitistes comme le Collège de Montréal la refusèrent, faute de niveau correspondant à leurs critères. Dommage c’est celui que nous aurions aimé avoir en tout 1er choix.
Ce qui me surprit le plus, c’est que des collèges soient encore « non mixtes ». Étant pour la mixité, tout genre confondu, nous éliminions également les « collèges de filles ». C’est là que j’entendis parler de l’Académie Michèle Provost. Cette école, créée par une française, immigrée et divorcée, en 1957, me plut immédiatement. Et son descriptif, alors que toutes les écoles privées avaient des connotations religieuses, encore plus. On pouvait lire sur son portail :
l’une des premières écoles laïques mixtes de Montréal
Je prenais rendez-vous immédiatement et nous fûmes reçues par le Directeur adjoint, M. Martin Simard.
Second choc pour moi : je crois que de toutes les années de scolarité de mes enfants, je n’ai jamais eu l’impression d’être comprise et écoutée comme ce jour-là, lors de cet entretien. Pour la première fois de notre vie, Claire était comprise et plainte plutôt que regardée avec suspicion et mépris. Je n’eus même pas besoin d’argumenter pour expliquer les notes peu reluisantes qu’elle avait obtenues durant son année, M. Simard trouvait même que « ce n’était pas si mal, compte tenu qu’elle avait vécu un choc culturel énorme, qu’elle avait dû se réadapter à tout et aux vues des troubles d’apprentissage qu’elle avait ». J’étais (pardonnez-moi l’expression) sur le cul ! C’est simple, je ne savais plus quoi dire. Et il termina par un « ne vous inquiétez pas, ici elle va être bien. Nous allons l’aider et elle va réussir ». Le bonheur !!! J’avais du mal à y croire.
Et effectivement, ce fût le début de la fin de ses problèmes scolaires. La première année nécessita quelques ajustements au niveau des règles, des méthodes d’apprentissage, des cours nouveaux, mais ce fût globalement une réussite. Je découvrais par la même occasion les examens du ministère.
Les pré-requis du MELS
Au cours de l’année, je compris vite qu’une certaine pression existait autour de l’histoire, et des maths. Après m’être renseignée, j’apprenais que pour pouvoir passer dans la classe supérieure, il fallait obtenir la note minimale de 60% dans toutes les matières étudiées. Et pour avoir son Diplôme d’Études Secondaire (DES), il fallait réussir les 4 matières principales : français, anglais, math et histoire. Les examens ne se passant pas tous en même temps : l’histoire et les maths en fin de secondaire 4 et l’anglais et le français en fin de secondaire 5. Je comprenais mieux la pression mise sur ces 2 matières.
Habituées, aux examens français, dès le mois de mai, nous nous organisions un programme de révision pour revoir les 400 ans de l’histoire du Canada. Si cela me passionnait, c’était loin d’être le cas de ma fille qui ne trouvait intéressant que la partie « population et peuplement » (elle apprenait Pocahontas) mais qui se fichait complètement des années plus contemporaines qui traitaient de « Pouvoir et économie ».
Début juillet, le verdict tomba alors que tout le monde était déjà en vacances. Malgré le blocage qu’elle avait en mathématiques jusqu’à présent, le regain de confiance et la motivation dont elle bénéficia, soutenue par l’équipe enseignante, firent qu’elle obtint 92% à son examen final de maths. Sacré revanche pour elle !!! Elle n’en revenait pas elle-même. Par contre, nous reçûmes une lettre en même temps que ses résultats d’histoire et d’anglais, disant qu’elle devait suivre des cours d’été, car elle n’avait pas obtenu les 60% requis. Catastrophe ! Elle qui devait partir en séjour linguistique en Ontario. J’étais perdue. Je ne savais même pas de quoi ils parlaient et à l’académie, personne ne répondait.
Les cours d’été
Après divers appels au Ministère, à la Fédération des établissements privés, etc. on m’expliqua que je devais en fait inscrire ma fille, au choix dans un collège qui donnait les cours d’été (3 semaines de cours du lundi au vendredi), ou dans un établissement qui offrait des cours en ligne.
La Directrice des études du secondaire de l’Académie, que j’arrivais à joindre, comprit parfaitement l’intérêt du séjour linguistique pour claire, et nous permit de ne l’inscrire qu’à des cours d’histoire que nous choisîmes « en ligne » pour lui permettre de partir. Je payais 300$ sur le site internet et le tour était joué, j’avais mon attestation pour poursuivre son cursus à la rentrée.
Pour tout avouer, réviser seule, l’histoire du Canada, alors qu’elle était en vacances en camping au bord des Grands Lacs, ne fût pas très concluant. Elle arriva même à me convaincre que cela ne servait à rien qu’elle se présente à l’examen de fin juillet, et elle n’y alla pas. Avec le recul, et sachant ce qui s’est passé cette année, je vous déconseillerai fortement de faire la même chose que moi.
Le DES et l’inscription aux Cégeps
La fin des vacances arrivant, elle reprit le chemin de l’Académie avec plaisir. Il fallait maintenant se préparer aux examens du Mels en anglais et français, gérer l’inscription au Cégep et … trouver LA tenue parfaite pour son bal de fin d’année. Je ne pense pas que nous ayons les mêmes priorités, elle est moi, mais même si c’était dans le désordre, nous avions bien conscience de ces 3 choses à faire.
Si nous étions sans crainte pour le français, en ce qui concernait l’anglais, ce n’était pas gagné. Elle commençait son étape 1 avec 45% de moyenne … Sa professeure n’était cependant pas inquiète et me dit que « s’il fallait s’inquiéter, elle me préviendrait ». Je repartais plus ou moins rassurée.
Je m’occupais donc des inscriptions au Cégep. Chat échaudé craignant l’eau froide, je cherchais de suite les meilleurs Cégep publics et privés. Il s’avère que dans son programme d’études (sciences humaines), les 2 meilleurs cégeps privés sont Bois de Boulogne et Maisonneuve et les 2 meilleurs privés francophones, Brébeuf et André Grasset. Or le processus d’inscription diffère du tout au tout entre le public et le privé.
Pour le public, il faut impérativement passer par le SRAM (Service régional d’admission du Montréal métropolitain), qui est aussi accessible aux étudiants étrangers voulant poursuivre leurs études au Cégep. C’est l’équivalent de notre système APB.
Par contre, toute la différence vient du fait qu’il n’est possible d’indiquer qu’un seul choix par tour. Impossible donc d’indiquer 2 ou 3 choix de « préférences » au cas où l’on ne serait pas retenu. Or les places sont attribuées en fonction des places disponibles. Je m’interrogeais donc sur l’opportunité de postuler directement pour les meilleurs cégeps. La moyenne générale devant être supérieure à 72, voire 74%, pour être accepté. J’avais peur que du coup, les places dans un cégep moins côté, soient déjà toutes prises et que nous nous retrouvions coincés. J’en loupais les 2 premiers tours …
Pour le privé, nous allions visiter le Collège Jean de Brébeuf. Ce fût beaucoup plus simple. Après une visite de l’ensemble des installations et des différentes associations étudiantes, nous fûmes reçues en entretien individuel où ma fille expliqua ses motivations, ses progrès et ses notes. Le verdict tomba rapidement : si elle continuait dans la lancée, elle serait prise sans difficulté. Une motivation supplémentaire pour elle. Nous étions à la mi-janvier et elle devait repasser son examen d’histoire.
15 jours plus tard, la note arriva : 60%. Ce n’était pas glorieux, mais on s’en fichait. L’essentiel étant d’être reçu. Il ne lui restait plus qu’à se focaliser sur l’anglais, ce qu’elle fit. Elle passait de 43% à 53% à l’étape 2 et ses résultats obtenus en début d’étape 3 laissaient présager le meilleur. Elle passa ses examens mi-juin … j’acceptais de jouer le jeu de la recherche de la tenue du Prom, ce qui ne fût pas la chose la plus simple 😉 Tout allait bien.
Fin juin, première désillusion !
Le résultat du tour 3 du SRAM tomba. Nous avions finalement demandé Bois de Boulogne, elle était refusée. J’appelais la responsable des admissions au téléphone pour connaître la raison, qui m’expliqua que sa moyenne d’anglais n’était pas suffisante. Face à mon étonnement car à l’étape 3 elle avait obtenu 63% de moyenne, elle me dit que les dossiers ne sont étudiés qu’en fonction des notes de l’étape 2. … ???? Par contre, si effectivement elle a bien eu 63% à l’étape 3, elle pourra être prise à la session de janvier.
Allez comprendre la logique !!! Pourquoi ne pas la prendre maintenant s’il y a des places, puisque l’on sait déjà qu’elle sera prise en janvier … ??? J’étais énervée.
Début juillet, les résultats des examens tombent : reçue en français, reçue en anglais à l’oral, collée à l’écrit. A ce moment, nous ne réalisions pas vraiment ce que cela impliquait et elle se préparait confiante, à partir pour 5 semaines, sur l’Île du Prince Edward, avec le Programme Explore, pour améliorer son anglais.
Là-bas, elle repassa son examen du ministère en anglais. La douche froide arriva à son retour à la mi-août. Tous les collèges privés où elle avait postulé, avaient rejeté sa candidature. Nous étions abasourdis. Elle n’était inscrite nulle part.
Je compris rapidement que le problème venait de sa fameuse note d’anglais. Comme elle n’avait pas validé son anglais, elle n’avait pas son DES, et donc elle ne pouvait s’inscrire dans aucun Cégep. André Grasset me confirma que c’était le seul problème, sinon elle aurait été prise.
En attendant, je cherchais des solutions ne pouvant imaginer une seconde qu’elle arrête ses études. Or il n’existe pas de dérogations possibles ; le Cégep à distance n’est accessible que pour des cas très précis (départ à l’étranger, sport étude, etc) et de toute façon les conditions d’admission sont similaires aux cégeps classiques. Nous n’avions plus qu’à croiser les doigts qu’elle ait réussi sa reprise de juillet et qu’il reste des places lorsqu’on le saura.
Conclusions
Oui je suis dithyrambique en ce qui concerne le système québécois. Cependant si j’ai un conseil à donner, réfléchissez avant de faire ce choix. Tout dépend de l’âge qu’aura votre enfant lorsqu’il va arriver au Québec.
Vous l’avez compris, il faut impérativement passer et réussir ces 4 examens pour pouvoir continuer au Cégep. Donc si votre enfant n’a pas fini sa 1ère (du système français), vous ne pourrez pas l’inscrire directement au Cégep. Et pour qu’il ait son DES, il devra faire une secondaire 4 et 5.
Il me semble donc que pour les enfants de 15-16 ans, c’est le plus mauvais âge pour commencer le système québécois. Ils ne vont pas comprendre pourquoi ils devraient recommencer l’équivalent d’une seconde et vont vivre cela comme une injustice.
Donc OUI pour le système d’enseignement québécois, mais pas à n’importe quel âge !
N’hésitez pas à nous contacter ici pour de plus amples informations.
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Derniers rebondissements : j’ai été mal informée … S’il manque moins de 6 crédits, à un enfant, pour obtenir un DES, il est tout à fait possible de rentrer quand même dans un Cégep. C’est à la discrétion de la direction. Heureusement que j’avais de nouveau à faire à des personnes compréhensives ; elle est rentrée finalement à Brébeuf. Tout est bien qui finit bien !
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