La culture du consensus au Québec, un défi culturel pour les coréens

Que vous veniez d’arriver ou que vous viviez ici depuis plusieurs hivers, vous vivez le choc culturel sur plusieurs plans. Pour un coréen, un des défis majeurs est de s’immerger dans une culture où la gestion du non-conflit, le fameux consensus, est érigée en incontestable art de vivre. Une véritable gageure pour qui a la revendication facile, le verbe haut et l’esprit contradictoire ancré jusque dans l’ADN.

Parce que oui, parmi les nombreuses différences culturelles auxquelles font face les nouveaux arrivants au Québec, l’une des particularités est l’importance accordée au consensus. Alors que la confrontation peut relever du sport national en France (je vous laisse repenser à un million d’exemples dans votre vie passée), au Québec on privilégie la voie du consensus!

C’est cet aspect que nous aborderons dans cet article sur « La culture du consensus au Québec ».

Ancrée dans l’histoire

Au cœur de la société québécoise, on retrouve la notion de consensus, une valeur profondément ancrée dans l’histoire. Un héritage qui trouve ses racines, bien avant la colonisation européenne, dans les cultures autochtones. En effet, le consensus fait partie de la manière de gérer la communauté, la vision du monde plus harmonieuse pour les Premières Nations et les Inuits!  Cette approche repose sur le principe de chercher à concilier les opinions et les besoins de chacun afin de parvenir à une décision qui soit acceptable et bénéfique pour tous. Puis avec la colonisation de la Nouvelle-France, la coopération était vitale pour la survie. Face aux conditions extrêmes de la colonisation, on ne pouvait s’offrir le luxe de se fâcher avec son voisin, ou des membres de la communauté car la survie pouvait en dépendre. Faire cavalier seul n’était pas une option. Il était impérieux de conserver le lien, une entente vivable sur le long terme, pour tout le monde.

Avoir tort ensemble plutôt que raison tout seul

Aujourd’hui encore les Québécois privilégient l’accommodement et la recherche de consensus plutôt que l’affrontement ou le conflit. Ils préfèrent échanger, négocier pour trouver les compromis nécessaires pour aboutir à un accord. Il vaut mieux parfois avoir tort ensemble, que raison tout seul. La communauté au sens large passe avant, un paradoxe dans une société individualiste. Une chose est certaine c’est que les Québécois n’aiment pas la polémique.  Oubliez les soirées à refaire le monde à grand renfort de certitudes péremptoires. Évitez donc de confronter votre interlocuteur, les conflits dans les relations interpersonnelles se règlent en privé.

Le consensus au travail

Dans le monde professionnel, le consensus joue un rôle primordial au Québec.

Plutôt que d’opter pour des confrontations directes, on privilégie le dialogue et la recherche d’un terrain d’entente. On esquive, on louvoie parfois. Mais cette approche favorise un environnement de travail plus harmonieux et productif, où chaque membre de l’équipe se sent écouté et respecté. La bienveillance est un maître mot. Du moins on tend vers elle, même s’il peut paraître délicat pour un Français de trouver la juste manière d’agir, de faire avancer un dossier tout en respectant le consensus.

« Au début c’est vraiment difficile de lâcher prise et modifier notre manière de travailler,confie par exemple Karine. Quand on arrive au Québec, on est tellement certain de savoir un peut tout sur tout ! Mais il faut commencer par accepter d’apprendre de nouveaux codes au travail, comme avec les copains. » 

Un exemple concret de cette stratégie est la réunion d’équipe. Plutôt que d’imposer des décisions unilatérales, les Québécois encouragent la participation active de tous les membres. Chacun a ainsi l’opportunité de faire valoir son point de vue et de contribuer à la prise de décision collective. Ça part de bonnes intentions et cela peut être efficace pour peu qu’on ait la bonne stratégie et la conscience de ce qui se joue.

Si une équipe de travail est confrontée à un projet complexe, plutôt que de laisser les divergences de points de vue s’accumuler, les membres s’engagent pour trouver une solution qui intègre les besoins de chacun. Ainsi, le consensus devient un véritable catalyseur de l’efficacité et de la cohésion au sein de l’équipe. On peut trouver plus aisément des solutions novatrices sans qu’il y ait forcément un choc frontal. C’est reposant et très agréable. Vous devriez au moins essayer !

Pour prévenir le conflit, le super pouvoir du consensus

Au-delà de la gestion de conflit, le consensus se révèle être une puissante stratégie de prévention. En favorisant la communication et l’inclusion, les Québécois créent un climat propice à la résolution pacifique des désaccords.  Il y a plus d’espace pour déjouer les malentendus. Ce qui confère au milieu de travail un esprit plus agréable que certaines entreprises du Pays du Matin Calme, les relations se veulent empreintes de respect et de compréhension mutuelle. Bon à dire comme ça, on pourrait arguer que c’est un peu une parodie de Pororo le petit poingouin. Mais, même si le Québec n’est pas un Eldorado, le consensus teinte positivement l’ambiance de travail!

Dans la vie sociale ou amicale

Le consensus s’applique également en amitié ou dans la vie sociale au sens large. C’est donc un muscle que vous allez devoir exercer, petit à petit, pour devenir de plus en plus agile et à l’aise. Ainsi, avec plus de conscience et d’expérience, vous pourrez choisir d’utiliser, ou pas, le consensus à bon escient et non le subir. C’est un ajustement pour qui arrive dans la société, mais également une opportunité d’intégrer une autre manière d’interagir. Un outil de plus dans votre cadre de références, à utiliser quand cela s’impose.

Autant comprendre, pour mieux trouver vos marques et prendre votre place ! Alors n’hésitez pas à contacter Cécile pour maîtriser enfin ces codes culturels québécois

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